Entassés dans des bureaux souvent pleins à craquer entre sept et dix heures par jour, les « open spacers » doivent faire preuve d’adaptation. De tolérance envers celle qui a toujours froid et qui ne veut pas ouvrir la fenêtre, ou celui qui ne supporte pas l’éclairage général au néon. Et surtout, s’approprier un petit coin de ce grand espace ouvert. Plantes, photos, affiches, fond d’écran, lampes, figurines… Chacun tente de se recréer une bulle personnelle. Emmanuel, journaliste, travaille en open space depuis quatre mois. « Un open space est ouvert à toutes les énergies. On est loin des principes Feng shui. L’agression vient de partout. Au début, j’ai eu l’impression d’être nu devant tout le monde, obligé de me cacher. Avec un casque ainsi qu’un portemanteau et une armoire pour fermer mon bureau, j’en ai fait ma chambre. »
Pour ceux qui n’auraient pas de portemanteau, un américain commercialise un kit de survie spécial open space. Tout y est, des boules quies, au panneau « Come back later », en passant par les pinces à linge pour se protéger des odeurs et le rétroviseur pour voir qui vient derrière soi. Mais surtout, l’open space reste un mode de travail, de vie dont les règles restent à fixer.